Edson Arantes do Nascimento
Le ballon d'or vient d'être remporté par un grand champuon Brésilien, Kaka, pour ses prouesses de l'année passée. Rappelons nous ses demi-finale de league des champions face à Manchester United.
Mais cette distinction ne fait que souligner l'absence au palmares de ce trophée de l'un de ses compatriotes. Oublié par cette récompense, qui à son époque ne regardez pas si loin. Le roi Pelé.
Je pourrais ici vous décrire toutes ses plus belles performances, ses gestes fantastiques, son physique hors norme pour l'époque, vous conter son histoire qui commence par des années de réelles pauvretés, où la couleur de sa peau ajoute à son exlusion, pour finir au sommet. Cela prendrait des kilomètres. Mais ici je vais juste publier un texte de Pierre Louis-Basse qui, je trouve, retranscrit parfaitement le mythe.
"Dans mon souvenir - parfois même dans mes rêves -, il y a 3 moments, 3 visages. Tout d'abord, celui de ce jeune adolescent, âgé de 16 ans, qui fait la moue, comme le Miles Davis des tout premiers coups de trompette, histoire de mettre à deux pas ces jeunes femmes blanches venues se pamer devant la star. A 16 ans, donc, Edson Arantes do Nascimento offre ses crampons au Maracana de Rio. Nous sommes le 7 juillet 1957. Pour tous ceux qui ne sont pas encore nés, l'artiste promet de jouer les prolongations. Comme ces films interdits aux moins de 13 ans et dont nous pensions qu'ils seraient disparus avant que nous soyons en age de les admirer. 7 juillet 1957, le gamin dribble toute la défense argentine et bat Carrizo d'un tir imparable. Pelé vient de débarquer.
L'autre visage est celui d'un coup de tête, été 1970, en finale de Coupe du Monde contre l'Italie. Ma mémoire m'offre un ralenti éternel. Pourtant, Burgnich, le chien de garde, s'accroche, mais Pelé est ailleurs, bien au-dessus de la terre mexicaine, tout à la fois buteur et passeur à la marge, finisseur et clown invisible des surfaces de réparation. A la fin du match, comme on fait une offrande à un dieu, Pelé caresse le cuir car il sait bien qu'un bon joueur se doit de débouler dans son dos : et Carlos Alberto marquera le 4e but.
La dernière image de mon roi m'a fait aimer le blanc, dans la nuit. A Maracana, ce 19 avril 1969, il y a 200.000 spectateurs pas méchants, et qui dansent. Pelé a posé le ballon pour la dernière fois sous les couleurs de Santos. Dans les bidonvilles de la misère, on entendrait une mouche voler. Il a posé le ballon, devant le gardien de but Andrade, qui a peur. Pelé s'avance, s'arrête, puis repart. Le ballon est au fond des filets. On ne sait plus vraiment si c'est la nuit ou la foule si dense qui envahit brutalement notre écran de télévision. Pelé vient de marquer son 1000e but. Alors, le môme des baraques en tôle de Minas Gerais reprend le dessus. Beaucoup plus haut, et à des années lumière de sa nouvelle vie pleine de gloire et de dollars, Pelé ne se refait pas et lâche ces quelques mots, pour l'éternité do coeur : "J'offre ces mille buts aux enfants pauvres du Brésil...""
Pierre--Louis Basse, Football, d'un monde à l'autre.
Mais cette distinction ne fait que souligner l'absence au palmares de ce trophée de l'un de ses compatriotes. Oublié par cette récompense, qui à son époque ne regardez pas si loin. Le roi Pelé.
Je pourrais ici vous décrire toutes ses plus belles performances, ses gestes fantastiques, son physique hors norme pour l'époque, vous conter son histoire qui commence par des années de réelles pauvretés, où la couleur de sa peau ajoute à son exlusion, pour finir au sommet. Cela prendrait des kilomètres. Mais ici je vais juste publier un texte de Pierre Louis-Basse qui, je trouve, retranscrit parfaitement le mythe.
"Dans mon souvenir - parfois même dans mes rêves -, il y a 3 moments, 3 visages. Tout d'abord, celui de ce jeune adolescent, âgé de 16 ans, qui fait la moue, comme le Miles Davis des tout premiers coups de trompette, histoire de mettre à deux pas ces jeunes femmes blanches venues se pamer devant la star. A 16 ans, donc, Edson Arantes do Nascimento offre ses crampons au Maracana de Rio. Nous sommes le 7 juillet 1957. Pour tous ceux qui ne sont pas encore nés, l'artiste promet de jouer les prolongations. Comme ces films interdits aux moins de 13 ans et dont nous pensions qu'ils seraient disparus avant que nous soyons en age de les admirer. 7 juillet 1957, le gamin dribble toute la défense argentine et bat Carrizo d'un tir imparable. Pelé vient de débarquer.
L'autre visage est celui d'un coup de tête, été 1970, en finale de Coupe du Monde contre l'Italie. Ma mémoire m'offre un ralenti éternel. Pourtant, Burgnich, le chien de garde, s'accroche, mais Pelé est ailleurs, bien au-dessus de la terre mexicaine, tout à la fois buteur et passeur à la marge, finisseur et clown invisible des surfaces de réparation. A la fin du match, comme on fait une offrande à un dieu, Pelé caresse le cuir car il sait bien qu'un bon joueur se doit de débouler dans son dos : et Carlos Alberto marquera le 4e but.
La dernière image de mon roi m'a fait aimer le blanc, dans la nuit. A Maracana, ce 19 avril 1969, il y a 200.000 spectateurs pas méchants, et qui dansent. Pelé a posé le ballon pour la dernière fois sous les couleurs de Santos. Dans les bidonvilles de la misère, on entendrait une mouche voler. Il a posé le ballon, devant le gardien de but Andrade, qui a peur. Pelé s'avance, s'arrête, puis repart. Le ballon est au fond des filets. On ne sait plus vraiment si c'est la nuit ou la foule si dense qui envahit brutalement notre écran de télévision. Pelé vient de marquer son 1000e but. Alors, le môme des baraques en tôle de Minas Gerais reprend le dessus. Beaucoup plus haut, et à des années lumière de sa nouvelle vie pleine de gloire et de dollars, Pelé ne se refait pas et lâche ces quelques mots, pour l'éternité do coeur : "J'offre ces mille buts aux enfants pauvres du Brésil...""
Pierre--Louis Basse, Football, d'un monde à l'autre.